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Didier Delhez - Soumagne (BE), champion national yearling RFCB 2010

Chaque année, le championnat national des yearlings est l’un des championnats les plus attendus mais aussi l’un des plus disputés.

On y retrouve presque tout le temps les meilleures colonies nationales au résultat final et les spécialistes ‘All round’ se taillent bien souvent la plus grosse part du gâteau. Excepté le namurois Thibaut-Boons en 2005, rares sont les colonies wallonnes à avoir réussi à remporter la médaille d’or au cours de cette dernière décennie. Mais cette année, elles ne sont pas moins de deux à monter sur les deux plus hautes marches du podium ! Une fois n’est pas coutume donc, le champion national 2010 est un liégeois : Didier Delhez, tout jeune cinquantenaire et citoyen de Soumagne, prouve à nouveau que sa génération 2009 est exceptionnelle en remportant ici ce qui s’avère être la consécration ultime de sa carrière riche de déjà plusieurs dizaines d’années de pratique. Avec un coefficient de 20,4617%, il devance la colonie hennuyère de Van Renterghem de Pipaix avec 21,3713% et enfin celle du super tandem Vervloesem & fils de Rijmenam en province d’Anvers avec 21,3937%. Il était temps de mettre la province de Liège à l’honneur sur PiPa. En voici l’occasion idéale.

Introduction
C’est au lieu dit de Wergifosse que mon hôte d’aujourd’hui a implanté sa colonie. En fait, il n’a pas quitté la ferme familiale dans laquelle il est né puisqu’il y vit toujours aujourd’hui en compagnie de sa mère. Didier s’est tout naturellement intéressé à notre hobby en accompagnant son père dans ses pérégrinations colombophiles. Le paternel était un des premiers adeptes du fond en région Liégeoise. Grand ami de Paul Tossens de Warsage, ancien vainqueur national de Pau entre autre, son cheptel était bien évidemment basé sur les Tossens. Au décès de son père, Didier a repris les rennes de la colonie qu’il s’empressa alors de diminuer de moitié car cela était incompatible avec son travail d’agriculteur. C’est alors qu’il éleva, hors d’un accouplement Tossens x Caro, celui qu’il considère toujours comme un de ses meilleurs pigeons, le ‘La Souterraine’ (BE 90-1064850), 1er semi-national La Souterraine de plus de 6.000 pigeons, un des plus hauts faits d’armes de notre ami. Ce ‘La Souterraine’ n’a pas quitté Wergifosse. Il a été placé en compagnie d’une dizaine de femelles différentes. Ces accouplements ont produits pas mal de pigeons qui constituent toujours à l’heure actuelle l’épine dorsale de la colonie. Quant au reste des origines de la colonie, elles sont presque toutes issues du terroir local. On retrouve des pigeons de chez les frères Caro de Lambermont, avec qui Didier entretient d’ailleurs une amitié vieille de plus de 25ans, deux femelles de Roger Levaux, des Victor Rensonnet (avec la lignée de son fameux ‘Vic’) et une femelle de chez Jean Molenberghs qui est, pour ainsi dire, l’unique ‘étrangère’ du cheptel de Soumagne. Concernant les renforts, ils ne sont pas si fréquents. Didier s’adonne de temps en temps à l’un ou l’autre achat, le plus souvent dans des bons de société.


Les veufs

Composition de la colonie & Fonctionnement
Pour 2011, Didier débutera la saison avec 30 veufs qui auront pour principal objectif les concours de grand demi-fond, avec enlogement toutes les deux semaines. Trois vieux seront également destinés à représenter la colonie au dessus de 600 kilomètres. Et contrairement à ce que l’on pourrait penser, la ligne du Rhône ne reçoit pas les préférences du sociétaire de Herve. Il juge ces concours bien trop meurtriers que pour y engager ses favoris. Il préfère de loin les traditionnels Brive, Cahors & Montauban, étapes qui ont déjà fort bien souris aux colombophiles liégeois dans le passé. La première tournée de jeunes est composée de 45 à 50 têtes. Ceux-ci sont occultés de sorte à pouvoir participer au programme national leur étant consacré. Les mâles vont jusque Bourges alors que les femelles iront pousser une pointe jusqu’à Guéret. Didier procède également à un entraînement en semaine à +/- 30 kilomètres. D’après lui, c’est très bénéfique pour ses jeunes.
L’une ou l’autre femelle yearlings participera également aux concours, si possible sur des étapes de fond. Les 18 couples de reproducteurs viennent renforcer annuellement les effectifs. Les couples sont changés chaque année sauf si l’un d’entre eux donne du très bon.
Concernant l’élevage, Didier procèdera avec ‘Le 48’ (qui a été conservé) de la même manière qu’il l’a fait avec son ‘La Souteraine’. Actuellement, ‘Le 48’ dispose d’un pigeonnier à lui tout seul où il est en présence d’une bien charmante compagnie. Cinq femelles lui sont entièrement dévouées et leurs œufs seront repassés à des couples nourriciers. Didier à vu juste !
Et concernant la sélection ? ‘Je garde les bons et je tue les mauvais.’ Cela a le mérite d’être clair. Didier a élaboré un système très simple afin de sélectionner son cheptel :
Chaque pigeon démarre la saison avec une note de  0. Un pigeon qui rate se voit attribuer un -1, un pigeon qui remporte un prix simple (pas par 10) reçoit un 0 (sa côte n’évolue donc pas) et un pigeon qui remporte un prix par 10 reçoit un +1.
Pour passer l’hiver, les pigeons doivent nécessairement avoir une note supérieure à 0. Simple et efficace. Pas de chichi.
A noter que le triage commence dés le sevrage. Lors de ma visite mi-février, des pipants avaient déjà  été éliminés.

Les colombiers
Cette partie risque d’en interpeller plus d’un, voir même de ‘choquer’ les maniaques du nettoyage. A Soumagne, les pigeonniers ne sont ‘nettoyés’ qu’une fois par an. Et encore, ils sont simplement ratissés. Les pigeons séjournent au milieu de ‘tours de crottes’, formées avec l’accumulation des fientes. Au sol, le plancher est recouvert d’une fine pellicule de poussière, vestige des fientes laissées sur place par les anciens occupants. Il est vrai que Didier a la chance de disposer de colombiers extrêmement secs, aménagés au-dessus d’une ancienne étable. Ce sont en fait des ‘boîtes dans une boîte’. Comme peuvent en témoigner nos anciens, c’était considéré comme ‘le top’ à l’époque. Et c’est une fois de plus la preuve que les colombiers modernes ne sont pas une condition sine qua non pour bien jouer.

  

La première place au championnat national yearlings RFCB 2010
L’obtention de ce titre est, en majeure partie, l’œuvre de deux frères, respectivement ‘Le 47’ (BE 09- ) & ‘Le 48’. Ce dernier est par ailleurs devenu le 3e pigeon belge représentant notre pays aux Olympiades de Poznan 2011 dans la catégorie G  (catégorie dévolue aux yearlings) ce qui constitue là aussi une satisfaction à part entière dans le chef de leur patron. ‘Le 47’ a quant à lui été vendu.
Ce titre s’inscrit dans la continuité de ce que la génération 2009 avait déjà réalisé l’année dernière dans les concours pour pigeonneaux, notamment lors des nationaux consacré à la jeune génération. On peut d’ores et déjà en arriver à cette conclusion : la génération 2009 chez Delhez, c’était du costaud.

 11/04 Gedinne      (90km)   264 P : 14(328) & 1 (319)
22/05 Gien        (397km) 1.329 P : 61(319) & 7 (303)
05/06 Issoudun    (492km) 2.477 P : 2 (348) & 4 (347)
13/06 Châteauroux (517km)   958 P : 20(307) & 18(400)
26/06 Orléans     (411km) 1.786 P : 1 (348) & 3 (347)
17/07 Châteauroux (517km) 1.128 P : 35(303) & 24(311)  

Ces deux frères proviennent du ‘964/07’ (BE 07-1007964), qui était un véritable crack chez Didier, et de ‘La Molenberghs’, une directe Jean Molenberghs d’Heusden, achetée à la vente totale de ce dernier et provenant d’un demi-frère de son As pigeon national petit Demi-Fond 2006.
Voici un condensé du palmarès du père :

 2007 :
Escalliere          2/178,  
Rethel              5/215,       
Reims               2/174.
2008 :
Gedinne             7/125,     
Orléans           3/1.460,    
Melun              55/772,       
Bourges national 62/16.771
2009 : 
Gedinne              5/150,     
Epernay              4/696,      
La Ferté         156/2.021, 
Châteauroux prov. 72/1.559,
Montluçon         64/1.308, 
Argenton nat.      7/5.043, vieux. 

Malheureusement perdu lors du premier voyage de 2010.
Dommage car il aurait sans doute constitué un renfort de choix pour l’équipe des reproducteurs.

Palmarès des deux frères
‘Le 47’ (uniquement par 10) :

2009 : As-pigeonneau au local de Herve en ’09 avec

 Gedinne              13/418, 
Rethel                3/520, 
Reims                31/350, 
La Ferté           39/1.594, 
Dourdan            33/2.017. 
2010 : 
Sugny                14/671, 
Gien provincial    20/1.572, 
Melun              16/1.109, 
Issoudun interprov. 4/2.477, 
Orléans 3/1.786, 
Angerville prov.   11/1.233, 
Bourges provincial    1/703, 

‘Le 48’ (uniquement par 10) :

 

  

  2009 : 4 prix de 9 engagements dont La Ferté 152/1.594.
Consécration l’année suivante avec :
2010 : 
Gedinne               5/264, 
Sugny                 5/671, 
Gien provincial    36/1.572, 
Melun               3/1.109, 
Issoudun interprov. 2/2.477, 
Pithiviers            2/990, 
Orléans prov.       1/1.786, 

Quatre victoires provinciales en 2010, 11 fois ‘Top 3’.

 26/06 Orléans   1.786 yearlings   : 1
04/07 Montluçon   579 vieux       : 1
24/07 Bourges     703 yearlings   : 1
24/07 Bourges   1.358 pigeonneaux : 1
05/06 Issoudun  1.334 yearlings   : 2
26/06 Argenton    182 yearlings   : 2
24/07 Bourges     681 vieux       : 2
11/07 Limoges     325 yearlings   : 2
05/06 Issoudun  1.334 yearlings   : 3
26/06 Orléans   1.786 yearlings   : 3
09/08 Argenton    212 yearlings   : 3 

Résultats partiels Pigeonneaux 2009 (uniquement prix de tête) :

 25/07 Bourges CFW       – 4.668 jeunes  : 12, … 14/26
25/07 Bourges National  – 37.357 jeunes : 133, 899, 1.006, 2.205, 3.086, … 14/26
08/08 Argenton CFW      – 3.217 jeunes  : 51, … 8/23
08/08 Argenton national – 23.921 jeunes : 781, 2.272, … 5/23
05/09 Guéret CFW        – 1.980 jeunes  : 13, 26, … 3/6
05/09 Guéret Zone C     – 3.974 jeunes  : 47, 118, … 3/6
05/09 Guéret national   – 14.245 jeunes : 71, 188, … 2/6 

Un titre national pour une colonie jouant sainement, menée de main de maître par un amoureux des bêtes… voila une magnifique récompense pour celui qui a repris la colonie de son père il y’a maintenant 23ans. Nul ne doute que vous retrouverez la colonie de notre ami en ordre utile lors des grands rendez-vous pour pigeonneaux mais aussi, je suis prêt à le parier, dans les concours de fond à un jour de vol et pour lesquels Didier tâchera de faire bonne figure. Là aussi, on n’est pas à l’abri de l’un ou l’autre top 100 national.
En province de Liège, Julien Nibus et feu Paul Tossens n’ont plus de soucis à se faire, ils ont trouvé leur digne successeur. Et le papa Léon, de là-haut, doit surement surveiller tout ça d’un œil admiratif. Toutes nos félicitations pour ce titre amplement mérité !

 
Les reproducteurs